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KAMAKURA DIARY - TOME 1

KAMAKURA DIARY - TOME 1

7,90€

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Categories : KANA , SHOJO KANA

(W) AKIMI YOSHIDA

Il y a bientôt dix ans, les éditions Panini faisaient découvrir aux lecteurs français un shôjo pas comme les autres: Banana Fish, thriller culte au Japon, qui a marqué les fans autant pour ses nombreux moments intenses que pour la psychologie finement ciselée de ses héros. Trop particulière à l'époque et dotée d'un design pas forcément attirant au premier regard (que ce soit au niveau de l'édition ou du dessin), la série fit un flop dans notre pays, mais a su garder une place de choix dans la mémoire et le coeur d'une niche qui a alors conservé l'espoir de retrouver un jour en langue française une autre oeuvre de la mangaka, Akimi Yoshida.
Dix ans plus tard, l'heure est enfin arrivée, grâce aux éditions Kana, l'éditeur prenant une nouvelle fois le risque de publier une série très populaire au Japon mais dans un genre rarement vendeur en France: Kamakura Diary, josei tranches de vie à la réputation très flatteuse, nominé pour de nombreux prix et vainqueur de certains, comme le prestigieux prix d'excellence du Japan Media Arts Festival (qui a aussi eu pour vainqueurs des séries célèbres comme Real, 20th Century Boys, Pluto, Mushishi, Emma...).
Kamakura Diary nous plonge aux côtés des trois soeurs Kôda, vivant ensemble dans la demeure familiale au fond de la vallée de Kamakura, paisible ville côtière au sud-ouest de Tokyo, au moment où elles apprennent le décès d'un père qu'elles n'ont pas vu depuis 15 ans. La nouvelle ne leur fait ni chaud ni froid, mais il faut bien se rendre à Yamagata pour assister aux funérailles, d'autant que des affaires d'héritage doivent être réglées avec Yôko, celle qui était la nouvelle femme du paternel. Mais une fois sur place, elles font la connaissance de Suzu, une collégienne qui n'est autre que leur demi-soeur issue d'un précédent mariage du père avec une autre femme décédée depuis. N'ayant désormais plus aucun de ses parents biologiques et n'étant pas vraiment destinée à être heureuse auprès de sa belle-mère Yôko, la jeune Suzu se voit alors proposer par Sachi, l'aînée des Kôda, de venir vivre avec elles dans la grande et ancienne demeure de Kamakura.
Ce premier volume nous propose trois longs chapitres, dont le premier est une sorte de grande et habile introduction qui met bien en place l'ambiance de la série, loin d'être aussi triste qu'on pourrait le croire. En effet, si la question du deuil et de la perte d'un être absent depuis 15 ans est au coeur du début de tome, aucun pathos n'est à noter, cela permet même au bout du compte de sublimer un thème plus beau qu'est la force des liens familiaux, et le tout se veut même bourré d'humour, grâce à des personnalités que l'on prend plaisir à découvrir dans des clichés qui ne cessent de sauter.
Ainsi découvre-t-on les trois soeurs Kôda.
Sachi, la plus âgée, est aussi la plus mâture, celle qui a le plus la tête sur les épaules, et celle qui est souvent à l'origine des décisions importantes. Se laissant rarement aller, elle se donne à fond dans son travail d'infirmière et peut paraître souvent sévère, d'autant qu'elle ne se laisse pas faire, est très directe et a la langue bien pendue (Yôko en fera les frais, pour notre plus grand bonheur), mais tout ceci ne l'empêche pas d'avoir un coeur juste et droit, comme le montreront ses paroles très vraies sur l'enfance et sa proposition soudaine à Suzu.
Yoshino, de son côté, est la plus fêtarde et la plus féminine. Enchaînant les déceptions amoureuses et ayant un très fort penchant pour l'alcool, elle apparaît dans un premier temps plus insouciante et superficielle, mais finit par dévoiler d'autres facettes petit à petit, ainsi qu'une vraie bonté à fleur de peau.
Quant à Chika, la plus jeune des trois, elle est la plus sportive, la plus garçon manqué, et la plus extravagante aussi, à l'image de ses coupes de cheveux. Très sociable, elle permettra à Suzu de trouver ses marques assez rapidement à Kamakura, par exemple en l'invitant à rejoindre le club de football du coin dans la suite du tome.
Enfin, la petite Suzu, tout juste esquissée dans le premier chapitre, ne manque pas de charme, et on devine sous son physique de gamine une maturité presque poussée par la perte de ses parents et la dureté d'une Yôko qui la prive presque de son enfance à force de vouloir en faire déjà une adulte. Le deuxième chapitre, dans sa nouvelle vie aux côtés des trois femmes plus âgées qu'elle, la montre de manière plus enfantine, et on ressent très vite la naissance d'une alchimie entre elle et les trois soeurs Kôda. Tandis que dans le troisième chapitre, on la découvre encore sous une autre facette, grâce à son quotidien auprès de camarades de son âge, et l'on entrevoit alors déjà plus en profondeur une jeune fille effectivement mature, capable d'être aussi dure que réconfortante, mais conservant heureusement une part plus joyeuse et insouciante digne d'une enfant. L'attachement qu'on ressent pour elle se confirme, elle ne manque pas de charme, et deux de ses camarades semblent d'ailleurs l'avoir déjà remarqué...
Dès le premier chapitre, on sent des caractères bien mis en place et bien différents, quelque part assez complémentaires, et on entrevoit déjà l'abord de thèmes aussi forts que le deuil et l'enfance gâchée, sans que ce ne soit jamais pesant, bien au contraire. La suite du volume voit la petite Suzu débarquer à Kamakura, et le ton ne change pas, restant toujours aussi délicieux et habile, car au fil de ces premiers mois de cohabitation (le temps passe assez vite, on se retrouve déjà de l'été à décembre dans ce premier tome), on voit Akimi Yoshida aborder à nouveau des thèmes durs, de ceux qui font une vie, comme la déception amoureuse, les dettes d'argent ou le cancer, sans tomber dans une ambiance pesante, grâce à des personnages qui ne restent pas campés dans leurs traits de caractère, se dévoilent toujours plus et évoluent au quotidien. Comme n'importe qui dans la vie.
On se régale donc, tout simplement, en voyant nos quatre héroïnes affronter certaines épreuves de la vie sans se morfondre, pouvant mine de rien compter les unes sur les autres au gré de leurs disputes, de leurs petites piques, de leurs différentes altercations avec un entourage déjà très conséquent et qui semble lui aussi voué à être développé, de leurs discussions tout à fait banales sur le quotidien... C'est bavard, très bavard (il ne faut pas se laisser rebuter par tant de textes), et donc très vivant car très bien huilé, chaque dialogue transpire de vie, sonne juste, et apporte des situations de tous les jours variées, drôle et rafraîchissantes, ou plus amères. Le plus grand talent d'Akimi Yoshida est bien de réussir à partir de ces tout petits riens qui animent la vie pour aboutir sur un ensemble extrêmement vivant et toujours juste, sur des relations qui se créent ou s'achèvent avec un entourage jamais statique, sur des réflexions habiles sur les grandes épreuves que nous inflige la vie, le tout restant toujours dans cette ambiance très animée, loin d'être trop pathos ou trop monotone.
Si l'on devait résumer Kamakura Diary en un mot, ce serait donc tout simplement la Vie. Celle que tout le monde connaît, celle faite des plus simples moments de bonheur, des plus durs instants de tristesse, des plus humaines des relations, dans un ton vivant, bienveillant, pudique, tout simplement juste, le tout ancré dans le quotidien paisible d'une ville de Kamakura qui dévoile petit à petit ses charmes, au gré des lieux sur lesquelles les personnages sont amenés à se rendre.
Visuellement, celles et ceux qui sont habitués à des choses plus lisses devront faire un petit effort pour s'habituer, mais le jeu en vaut la chandelle, car sous un premier abord qui peut paraître un peu simple ou austère, le trait d'Akimi Yoshida cache une grande richesse au niveau des visages, la mangaka étant capable d'offrir à ses personnages une impressionnante palette d'expressions très nuancées, qui font très facilement passer les sentiments voulus. Dans son genre, c'est brillant.
Quant à l'édition de Kana, elle s'avère correcte. La jaquette aux couleurs douces est superbe, la première en couleur est charmante, la traduction s'en sort plutôt bien pour une oeuvre aussi bavarde.


 


Koiwai

(Critique de www.manga-news.com )

Dernier exemplaire disponible

Release date: 18/04/2013

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