Revue de presse
Dio est vaincu, mais certainement pas mort. Tandis qu’il commence à lever une armée de vampires en sélectionnant des individus hors du commun, Jonathan panse ses blessures aux côtés de la jolie Erina. C’est à ce moment que se présente devant lui le Baron Zeppeli, un homme énigmatique à la recherche du masque de pierre pour le détruire. Afin d’aider Jonathan dans son combat, Zeppeli lui enseigne la technique de « l’Onde », antagoniste à l’énergie du masque de pierre…
Au troisième tome de la première partie de l’un des plus longs shônen qui soient, l’histoire se lance véritablement avec l’entrée en scène de l’Onde, cette énergie qui marquera la saga Jojo jusqu’à la fin de son second arc. Comme Dragon Ball et son Ki ou encore Saint Seiya et son Cosmos, Hirohiko Araki s’invente son propre système d’énergie vitale, véritablement bien pensé, qui vient renforcer l’identité du titre tout en lui permettant de développer son univers. Et si une telle progression dans les mécaniques de la série laissait présager une phase d’entraînement, élément classique de tout titre du genre, il n’en est rien puisque le mangaka éclipse volontairement cette partie de l’intrigue pour passer au vif du sujet : le combat contre les acolytes de Dio.
Jojo’s Bizarre Adventure monte ainsi d’un cran dans la bizarrerie, marquée jusqu’ici par un style graphique disproportionné et un kitsch omniprésent. Bien que classique dans son fond, l’énergie de l’Onde semble un poil exagérée et véritablement farfelue. Et comme si ça ne suffisait pas, elle amène avec elle le personnage de Zepelli, le premier de cette lignée parallèle à celle des Joestar et brillera à différents instants de la fresque. Le Baron Zeppelli s’impose ici comme un personnage excentrique et des plus attachants pour lequel on se prend vite d’affection tant il incarne le mentor sage et réfléchit, mais marqué par ce brin de folie propre à Jojo. A cela s’ajoute le design du personnage, loin des standards habituels, prouvant que l’auteur effectue dans arrêt une recherche stylistique lorsqu’il s’agit de représenter les acteurs de son histoire.
La série ayant maintenant son propre style de combats (bien que le concept sera révolu dès Stardust Crusaders, troisième partie de l’œuvre), place aux grands affrontements, des joutes plus bourrines alors que la précédente confrontation entre Jonathan et Dio puisait davantage dans l’opposition tactique. On retient avant tout l’exploitation de l’antagonisme entre les deux pouvoirs présentés, mais ce qui retient le plus notre attention est bien la dimension noble, virile et héroïque de chaque lutte. Sur ce principe, Araki manie sa narration à la perfection et même si on trouve quelques relents de Hokuto no Ken, les chapitres possèdent leurs propres codes et l’univers est suffisamment marqué pour nous proposer un divertissement unique en son genre.
Avec ce troisième opus de Phantom Blood, on continue de comprendre le titre principal du manga, mais aussi pourquoi Jojo a su trouver son lectorat et devenir une bible du manga d’action pour certains. Les grandes mécaniques de l’univers ne sont pas encore instaurées, et il faut se pencher sur la troisième partie pour ça. Néanmoins, la lecture est efficace et haletante d’un bout à l’autre, sans jamais proposer de temps mort, le tout marqué par de grandes qualités narratives et graphiques. Pour peu qu’on adhère toujours autant à la dimension « série B » du manga, le plaisir est immense à chaque chapitre.
(Critique de www.manga-news.com)Fecha de lanzamiento: 24/09/2014