DOROHEDORO T14

Le groupe des survivants de la bande de En est toujours en fuite pour échapper au boss des yeux en croix. Et pour ne pas que l'on retrouve leur trace, rien de tel que d'aller se planquer dans un abri souterrain un peu particulier ! Nikaido, quant à elle, est bien décidée à être apte à utiliser sa magie. Mais qu'en est-il d'Aikawa, dans tout ça ?

Dans ce quatorzième opus, on naviguera beaucoup entre les différents intervenants afin de voir comment chacun évolue. Il faut dire qu'avec le temps, de nombreux groupes se sont formés et sont éparpillés un peu partout dans le monde des mages. Et tous se trouvent dans des situations assez différentes, ce qui permettra à Q Hayashida d'encore une fois très bien varier le ton de son récit. Ceci dit, on notera également et pour une fois, quelques petites baisses de régime de sa part et des choix parfois étonnants. Par exemple en ce qui concerne l'une des scènes de nudité qui surprend un peu, apparaissant étrangement hors propos. On pourra également pointer un humour un tout petit peu moins incisif qu'à l'accoutumée, notamment dans le chef d'Ebisu. Et pourtant, elle se démène pour y arriver, la petite ! Enfin, tout cela reste vraiment très mineur et se perd dans la qualité presque irréprochable du reste de cet opus qui nous invite encore une fois à une onctueuse balade dans un univers visuel barré mais diablement enchanteur. Concrètement, c'est compte tenu du niveau général de l'oeuvre que l'on en vient à remarquer ces quelques errements assez dérisoires. Il n'y a qu'à un seul autre moment où l'on éprouvera encore un semblant de regret, et c'est justement lors de l'un des moments clés de cet opus.

Voir Nikaido enfin s'attarder sur ses pouvoirs et chercher à les maîtriser était quelque chose que l'on attendait depuis un long moment. Et autant dire que l'attente autour de cela était énorme. En définitive, il faut reconnaître que l'on ressort de cette partie avec un chouilla de déception. Pourtant, tout est pratiquement parfait. La mise en scène est géniallissime, la narration impeccable,... Mais c'est lorsque de la jeune femme va mettre en pratique ses capacités pour de bon que l'on restera un peu sur notre faim. Q Hayashida choisit comme toujours l'originalité en nous replongeant dans le passé de Nikaido mais c'est aussi là que l'on va constater que l'auteur à un peu de mal à nous transmettre les émotions traversant ses personnages comme il le faudrait. Ca manque peut-être un peu de relief, alors qu'en soit ce qui nous est raconté est vraiment très beau. Du coup, la scène en question a peut-être moins d'impact qu'elle aurait pu avoir, d'où la (très) légère déception qui en résulte.

Par contre, la fin du tome et le combat qui y est mis en scène sont quant à eux tout à fait excellents et parfaitement dans le ton de la série. La montée en puissance et en intensité est graduelle pour arriver au final à quelque chose de dantesque et de... très inattendu ! Mais c'est aussi pour cela qu'on aime autant Dorohedoro, après tout !

Sans être le meilleur opus de la série (en même temps vu son excellence habituelle, tout est relatif), ce quatorzième volume de Dorohedoro reste néanmoins un véritable plaisir à lire et à découvrir, ne serait-ce que pour son univers toujours aussi jouissif ! Bref, même un poil en deçà de ses prédécesseurs, ce nouveau volume reste tout bon, tout chaud ! Comme une bonne tourte, dirons nous...

shaedhen