Revue de presse
La shôgun Iemitsu et Arikoto coulent des jours paisibles en vivant leur amour, mais pour Kasuga no Tsubone, cette relation pose un véritable problème: après quelques temps, aucune naissance n'a encore été annoncée au sein du couple. Mais la vieille femme, bien décidée à prolonger la lignée des Tokugawa, décide alors de remplacer Arikoto par un autre jeune homme lui ressemblant, et qui sera chargé de faire un enfant à la shôgun...
Ce troisième volume met globalement de côté l'aspect "vie quotidienne" du Pavillon, et, en dehors de quelques passages montrant la situation chaotique à l'extérieur du Palais, se focalise sur le couple Iemitsu/Arikoto et sur les intentions de Kasuga. Séparés par l'intendante du palais, qui voit quelques facettes de son passé dévoilées et la rendre beaucoup plus intéressante, les deux amants ne s'oublient pourtant pas, mais se montrent malgré tout prêts à effectuer quelques sacrifices dans leur relation pour préserver l'harmonie du palais et satisfaire les désirs égoïstes de la vieille Kasuga. Egoïstes, vraiment ? Il semblerait que ce ne soit pas totalement le cas lorsque l'on apprend la raison qui pousse l'intendante à vouloir prolonger la lignée des Tokugawa.
Au beau milieu de ces intrigues amoureuses reliant plusieurs personnages à travers le couple Iemitsu/Arikoto, Fumi Yoshinaga continue de développer avec maestria son récit, et nous montre ici, à travers le personnage de Kasuga, qu'au delà des intérêts personnels comme l'amour que se portent les deux individus, c'est l'intérêt du pays et son avenir qui comptent.
Egalement, les évènements laissent paraître un fait indéniable: petit à petit, Iemitsu mûrit beaucoup, ce que son entourage remarque aussi.
Pendant ce temps, la variole du tengu continue de faire des ravages, et arrive même jusqu'au palais, où elle ne manquera pas de frapper...
Vers la fin du volume, plusieurs évènements dramatiques mais attendus apparaissent pour que l'histoire se poursuive de la plus logique des manières.
Enfin, Yoshinaga continue d'inscrire son histoire dans la réalité historique en y apportant quelques modifications, qui paraissent pourtant elles aussi réelles tant la mangaka maîtrise son récit et sait le rendre cohérent.
Peut-être un peu plus linéaire et moins dense, ce troisième volume s'avère pourtant tout aussi passionnant que les deux premiers. Sans jamais en faire trop, sur un ton digne d'une fresque historique, Fumi Yoshinaga continue de narrer son histoire avec une maestria et une cohérence sans failles. L'attente jusqu'au quatrième opus promet d'être longue.
Koiwai
(Critique de www.manga-news.com)Date de sortie : 11/02/2010