Revue de presse
En voilà une licence qui fait parler d’elle en ce moment ! A l’origine un light novel de Hiroshi Sakurazaka illustré par Yoshitoshi Abe, All You Need is Kill a le vent en poupe depuis quelques mois. Du côté de nos amis américains, une adaptation live du nom de Edge of Tomorrow est sortie dernièrement dans les salles obscures. Mais ce qui nous intéresse dans l’immédiat est bien l’adaptation directe du light novel, au titre éponyme. Série en deux opus, All You Need is Kill a la particularité d’être dessiné par un prestigieux auteur : Takeshi Obata en personne !
Dans un monde futuriste, l’humanité livre une guerre sans merci aux Mimic, une race d’extra-terrestres qui a déjà conquis de nombreux territoires du globe. Le jeune Keiji Kiriya fait partie de l’armée japonaise et est sur le point de mener son premier assaut face à l’ennemi. Seulement, il se rend vite compte de la malédiction qui le frappe : Tué sur le front, le voilà voué à revivre la même journée, en boucle. Afin de survivre, Keiji va tenter d’utiliser son « pouvoir » à bon escient…
Bien qu’il soit un manga relativement court (deux tomes seulement), All You Need is Kill apparaît comme un manga prometteur par son idée originale, faisant du titre un récit marquant de l’été 2014. Evidemment, la sortie presque simultanée avec le film castant Tom Cruise contribue à l’intérêt du titre. Ainsi, ce premier opus se révèle conforme à nos attentes : Ne s’embarrassant pas de détails inutiles, il entre rapidement dans le vif du sujet, et ne ralentit jamais la cadence jusqu’à la dernière page. Nous voilà donc projeté aux côtés du jeune Keiji, dont la malédiction le pousse à revivre à moult reprises la même journée de guerre. Le récit aurait pu jouer la carte de la facilité, en présentant une succession de déboires guerriers divers pour notre héros, mais l’intrigue est plus subtile que ça. Se rendant rapidement compte de son don, Keiji l’utilise pour trouver un moyen de survivre, en analysant les possibilités permises par cette boucle temporelle. Le concept se retrouve alors fort bien exploité et permet une évolution rapide du personnage, tant dans ses capacités que dans sa psychologie. Car quand on lutte pour sa propre survie, a-t-on réellement le temps de s’occuper de ses compatriotes ?
Entre le « pouvoir » du protagoniste et cette guerre qui oppose la race humaine à des extra-terrestres, le récit brille clairement d’une dimension SF qui contribue à son charme. Nous sommes dans un monde futuriste presque post-apocalyptique, où la menace alien est omniprésente. Ainsi, un sentiment oppressant nous empare dans ce monde empli de danger, nous permettant de nous attacher au sort de Keiji. Toutefois, aucune véritable révélation n’est faite dans ce premier opus. La race des « Mimic » n’a pour l’instant par de réelle origine, et les raisons du don du héros nous sont encore inconnues. Néanmoins, le tome se conclu sur un brillant cliffhanger qui permettra au second volet d’apporter des éléments de réponse, sans doute, en plus de se renouveler.
Outre le scénario efficace du titre, All You Need is Kill a pour intérêt principal son dessinateur, Takeshi Obata. Nous connaissons l’artiste principalement pour ses travaux sur Hikaru no Go, Death Note et Bakuman, aussi nombre de fans s’étaient montrés déçus de l’évolution graphique du mangaka. Que tout le monde se rassure, le Maître nous revient en grande forme, tant son dessin s’avère percutant ! Outre le chara-design typique du dessinateur, le plus frappant est sans doute la multitude de séquences guerrières, claires et détaillées, qui retranscrivent parfaitement le climat de violence qui entoure le héros. Il n’est pas courant que le mangaka opère sur ce genre d’ambiance, et force est de constater qu’il réussit avec brio !
Kazé s’est montré aux petits soins avec son nouveau titre. La couverture bénéficie d’un papier mât avec des effets de relief par pelliculage au vernis sélectif sur certains éléments, comme le titre du manga. Pour comparer, nous avons là un livre similaire aux Hokuto no Ken dans leur format simple, autrement dit d’un bien bel objet.
Du côté de la traduction et de l’adaptation, tout est clair et fluide, et aucune véritable coquille n’est à déplorer. Très bonne première copie pour l’éditeur sur ce titre, donc !
Il ne faut pas chercher avec All You Need is Kill un scénario trop complexe. L’histoire est intéressante et le concept bien exploité, le tout ponctué de séquences choc desservies par un dessin sublime et détaillé. Il n’en faut pas plus pour faire de ce premier opus un excellent divertissement et une réussite dans son genre ! Sans aucun doute, All You Need is Kill plaira aux amateurs d’Obata et plus largement de récits SF et violents.
(Critique de www.manga-news.com)Dernier exemplaire disponible
Date de sortie : 25/06/2014